Il faut un autre budget de l’Education nationale, pour une autre politique éducative !
15-10-2010 / Communiqué commun : FAEN, FERC-CGT, FSU, SGEN- CFDT, UNSA
Education, SUD Education, FNEC-FPFO
Dans un contexte social marqué par les mobilisations contre le projet de
réforme des retraites, les organisations FAEN, FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA
Education, SUD Education, FNEC-FPFO, pleinement impliquées dans l'action inter
professionnelle, appellent les person- nels de l’éducation nationale à
manifester massivement samedi 16 octobre avec l’ensemble de la population.
Les fédérations de l’Education s’inquiètent des annonces gouvernementales
concernant le projet de loi de finances 2011 sur le champ de l’éducation
nationale, qui confirment une nouvelle saignée.
La politique dogmatique du non remplacement d’un fonc- tionnaire sur deux
partant à la retraite impacte particulièrement ce ministère. 16 120
suppressions d’emplois sont programmées pour la seule mission « enseignement
scolaire », parmi lesquelles 8 967 postes dans le 1er degré, 4 800 dans le
second de- gré et 600 emplois de personnels administratifs. Tous les niveaux
d’enseignement sont gravement touchés, tous les personnels sont concernés.
Les opérateurs sous tutelle du MEN devront rendre 34 emplois (Céreq, CIEP,
Cned, INRP, Onisep, Scéren- CNDP). L’enseignement technique agricole perdra,
lui, 145 postes.
Cette année encore, l’inégalité de traitement public/privé est flagrante. Le
cynisme gouvernemental et ministériel touche à la provocation, quand « Bercy »
précise que le projet de budget 2011 s’appuie sur « un dialogue de gestion
rénové avec les académies », au vu de « l’ampleur des moyens consacrés à l’éducation
au plan national et la diversité des situations locales ». En clair, ce sera
aux académies de faire le travail de coupe, en utilisant les désormais fameux
« leviers d’action » que sont notamment l’augmentation des effectifs des
classes, la poursuite de la baisse de la scolarisation des enfants de 2 ans, la
suppression des RASED, la diminution du potentiel de rempla- cement, les
économies faites dans tous les secteurs de l'Education (école, collège,
lycée, lycée professionnel, services centraux et services déconcentrés,
sociaux et de santé), et sur la formation des enseignants...
Les satisfecit ministériels et les expérimentations diverses ne peuvent
masquer l’évidence : l’ambition éducative pour tous les jeunes n’est plus une
priorité en France. Cette poursuite des suppressions d’emplois, alors que les
effectifs d’élèves augmentent, ne permettra pas au système éducatif de
répondre au défi d’une nouvelle étape de démocratisation. Et ce sont les
élèves des milieux les plus défavorisés qui en seront les premières
victimes.
Nous ne pouvons accepter cette mise à mal du service public d’éducation qui
concerne l’ensemble des usagers et des personnels. C’est d’une autre ambition
éducative et d’un autre budget dont notre École a besoin pour assurer la
réussite de tous et améliorer les conditions de travail des personnels.
Les fédérations de l’Education nationale se retrouveront très prochainement
pour organiser ensemble une riposte commune afin de peser sur les débats
budgétaires.